concept crânio-sacré

La recherche

Des chercheurs spécialisés sur l’étude microscopique des tissus ont démontré dans leurs travaux que les sutures des os du crâne présentaient un caractère de mobilité qui perdurait tard dans la vie de l’être vivant.

Cette notion découle de la physiologie du tissu osseux même, lié à son renouvellement constant. Une autre étude récente sur le développement et la croissance des os a permis d’affirmer par le raisonnement que la forme des sutures était liée au mouvement même des os du crâne.

L’ostéopathie dans le champ crânien repose sur 2 principes :
– le mouvement des os du crâne ;
– le Mécanisme Respiratoire Primaire.

Les os du crâne

Ils sont au nombre de 29, se divisent en 3 catégories liées à leur origine (cartilagineuse, membraneuse), et leur développement diffère : il s’agit des os de la base, des os de la voûte et des os de la face. Les mouvements de ces os (voûte, face) sont dépendants du Mécanisme Respiratoire Primaire et sont la conséquence d’une impulsion interne du crâne (en anglais : Cranial Rythmic Impulse ou CRI). Ils bougent selon leur emplacement de façon alternative ou symétrique : ils coulissent, font des rotations, se soulèvent, s’abaissent… Ce que perçoit l’ostéopathe ce sont des mouvements superficiels et périphériques motivés par cette impulsion interne.

Mécanisme Respiratoire

Le Mécanisme Respiratoire Primaire correspond à un rythme qui part de l’axe crânio-sacré et qui anime tout le corps à travers les fascias. Ce rythme se définit sous forme de pulsation de l’ordre de 8 à 12 fréquences par minute, et est caractérisé par un mouvement en 2 phases : une expansion et une rétractation qu’on appelle la « respiration primaire ». 

Cette pulsation qui n’a rien à voir avec la pulsation cardiaque ou la respiration pulmonaire, est mise en action à l’intérieur même du crâne. Elle peut-être ressentie à n’importe quel endroit du corps et l’état de son flux est représentatif de l’état de santé. 5 éléments, à travers leurs conjugaisons, en sont les acteurs principaux : 

– la contraction synchrone des cellules nerveuses centrales (CRI)
– la fluctuation du liquide céphalo-rachidien (qui est la résultante de ce mouvement)
– les tensions réciproques des membranes crâniennes et rachidiennes
– les mouvements des os du crâne
– le mouvement du sacrum entre les iliaques

La relation entre le sacrum et le crâne s’effectue à travers une membrane importante appelée la duremère. Celle-ci prend naissance à la base du crâne au niveau de l’occipital, sur les deux premières cervicales, s’insère sur le sacrum au niveau du deuxième segment sacré et se continue par le filum terminal au coccyx. Entre ces deux pôles, elle n’a pas d’insertion solide sur les vertèbres. Un échange permanent est donc entretenu entre ces deux extrêmes par le biais du mouvement généré par le CRI (Cranial Rythmic Impulse).

Les conséquences de cette pulsation seront de mettre en mouvement les os du crâne et ceux du sacrum, à travers la dure-mère. Pour l’ostéopathe, le mouvement involontaire, ressenti au niveau du sacrum, est celui du crânien et fait partie à part entière du MRP. Il peut donner des indications thérapeutiques importantes et, s’il est perturbé dans sa mobilité, il peut influencer la mobilité du crâne.

 Le MRP assume plusieurs fonctions : Pour l’homme, le MRP est le signe de sa vie et de sa disparition et persiste environ une vingtaine de minutes après la mort.

C’est un mécanisme d’homéostasie et de rétablissement des équilibres structurels qui gouvernent nos fonctions : à travers le mouvement permanent du crâne et du sacrum, à travers les tissus conjonctifs, à travers les pressions des liquides sur les cellules. Le MRP protège et incite les deux fonctions clés de l’organisme : le système circulatoire et le système nerveux

Techniques crânio-sacrées

Les techniques crânio-sacrées nécessitent une perception manuelle très fine et une grande pratique afin de pouvoir informer l’ostéopathe sur la motilité des sutures crâniennes (articulations) et l’état du MRP.
Calée sur des repères anatomiques précis, la main se laisse guider par le mouvement. Lorsqu’un mouvement est limité, c’est que l’on est en présence d’une restriction qu’il faudra libérer pour restituer une fonction normale. Il existe différentes manœuvres possibles qui seront choisies en fonction de l’âge du patient, de la pathologie, de sa cause et de son ancienneté.

Loi de l’artère

La loi de l’artère « Une bonne circulation » (artério-veineuse, lymphatique…) est indispensable à une bonne santé et toute entrave lui est nuisible. Les voies de communication nerveuses et liquidiennes occupent un rôle majeur dans l’unité du corps. À travers les voies liquidiennes sanguines et lymphatiques, se réalisent la nutrition et l’évacuation des déchets, nécessaires au bon fonctionnement des structures et des organes. Si cette circulation d’aller et retour est perturbée, la capacité d’adaptation et d’autorégulation de l’individu est entravée. Les veines qui ramènent le sang au cœur afin que ce dernier soit réoxygéné par les poumons ne bénéficient pas, en retour, de la force cardiaque.

C’est à travers les différentes structures que la circulation de retour est réalisée : contraction et décontraction des muscles, tensions et relâchement des fascias, pressions alternées de tous les liquides. Le mouvement de ces structures favorise non seulement le retour du sang, mais aussi la circulation artérielle dans les capillaires qui irriguent en profondeur. Ces capillaires font notamment circuler la majeure partie du sang artériel. S’il y a une réduction de la mobilité des structures, cela produit des compressions, des immobilités conduisant à des stases et des engorgements. Cette réduction de la circulation sanguine, qui perturbe la nutrition cellulaire, engendre alors des lésions et l’affaiblissement d’un ou des organes.

Favoriser la nutrition et la communication de tous les organes du corps, y compris des centres de contrôle et des voies nerveuses, pourrait être la formule la plus ramassée de l’ostéopathie. Celle-ci n’a d’autre prétention que de lever les entraves mécaniques, structurelles, aux voies de communication liquidiennes et nerveuses.